Un exemple d'utilisation par l'homme:
I) Présentation de Baccarat :

Situation géographique :

Baccarat, ville de l'est de la France, près de Lunéville, est célèbre pour ses cristaux. La Verrerie de Sainte-Anne, fondée en 1765 par l'évêque de Metz et dirigée par Antoine Renault, se consacra à l'origine à l'imitation des cristaux de Bohême et d'Angleterre. En 1816, elle fut achetée par A.-G. d'Artigues, qui lui donna le nom de Cristalleries de Baccarat et en fit l'une des plus célèbres manufactures européennes. Elle produit de la vaisselle de verre, des vases en opaline, des presse-papiers et des lustres d'une grande finesse.
L'histoire de Baccarat :

Les origines

Au XVIIIe siècle, les productions verrières de Bohême envahissent l’Est de la France. L’Evêque de Metz, Louis de Montmorency-Laval, dont le temporel comprend les terres de Baccarat, supporte mal cette situation. S’adressant au roi Louis XV, il le sollicite en ces termes : “La France manque de verreries d’art et c’est pour cela que les produits de Bohême entrent en si grande quantité, d’où il suit une exportation étonnante de deniers à un moment où le royaume en aurait cependant si grand besoin”.
En 1764, le roi Louis XV accorde au prélat l’autorisation d’établir une verrerie. La verrerie Saint-Anne à Baccarat est née. Grâce à son mot d’ordre : “perfection” , Baccarat acquiert au fil des années une réputation internationale tout en exportant une image de “l’art de vivre” français. La cristallerie de Baccarat deviendra même un établissement modèle tant sur le plan industriel que commercial ou social. En 1827, elle est la première cristallerie française à présenter des luminaires de cristal aussi bien que des pièces de couleur. A la fin du XIXe siècle, le style de Baccarat est déjà défini. D’un objet sortant de la Cristallerie, on dit : “c’est du Baccarat...”.

II) Utilisation de l'autunite pour la coloration du cristal :


L'autunite :

Il s'agit d'une espèce uranifère très célèbre, qui tire son nom de la région d'Autun, d'où ont été extraits les échantillons qui ont servi aux premières études scientifiques.
La dizaine d'échantillons que récupère De Champeaux en 1800, à Saint-Symphorien de Marmagne sont toujours visibles au Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Comme en Saxe et en Cornouailles, l'autunite est donc remarquée en France avant l'identification de l'élément uranium par Klaproth en 1789. Mais, à l'époque, la découverte n'a qu'un intérêt très limité car on n'a pas encore réussi à isoler l'uranium sous sa forme métallique.
On emploie les sels de l'oxyde d'uranium hexavalent (UO2 2+ appelé l'ion uranyle dans lequel U a une valence de 6) pour la coloration (du fait de sa teinte jaune-verte très lumineuse) des verres, céramiques ou porcelaine, la chimie analytique et les alliages à forte densité.(l'uranium tétravalent, uranium avec une valence de 4, est celui que l'on trouve dans les oxydes d'uranium naturels: UO2)
La découverte de la radioactivité naturelle en 1896 va sortir l'uranium de l'anonymat. Puis ce sont les travaux de Pierre et Marie Curie avec la découverte du radium en 1898. La mise en évidence des applications thérapeutiques du radium provoque une première aventure industrielle et minière et de nombreux prospecteurs partent à la recherche des minéraux radioactifs, source de radium.
L'usine Armet de Lisle installée à Nogent, en région parisienne, spécialisée dans la production de sels de radium charge un géologue, Hippolyte Marlot, de retrouver le gisement historique d'autunite : les Ruaux, à Saint-Symphorien-de-Marmagne. Débutent alors les premiers véritables travaux miniers de l'histoire de l'uranium en France.
Comme d'autres en France, ce gisement aura une première vie éphémère mais sera un peu repris après 1945 pendant la ruée vers l'uranium, pour être définitivement abandonné en 1949.
Jean-Philippe Passaqui a surpris l'assistance en reprenant les propos de Marie Curie expliquant qu'il fallait neuf tonnes de ce minerai pour obtenir un seul et unique gramme de radium.


Fabrication d'un cristal de couleur :

Le cristal est coloré par adjonction de métaux solubles dans le verre au moment de la cuisson : fer (bleu ou jaune) cuivre et cobalt (bleu), nickel ou manganèse (violet), ici l'exemple traité est l'autunite (jaune). Coloration obtenue par apport de composés minéraux qui ne se dissolvent pas durant la fusion mais qui, au cours du refroidissement, forment de fines particules qui, par diffraction, produiront des colorations : rubis à l'or, rouge au cuivre, jaune à l'argent, rose au sélénium etc…

Les verres en cristal de baccarat colorés :

Pour obtenir un effet fluorescent de couleur jaune ou de couleur jaune-vert (fluorescent sous l'effet du rayonnement ultraviolet), on ajoute des composés de l'uranium à du verre. Ce procédé de coloration du verre existait déjà du temps des romains, qui ont colorés des céramiques avec des composés d'uranium, très probablement sans le savoir!. A Naples, on a découvert des céramiques datant de l'an 79 qui était coloré de cette manière.
TPE du Lycée NOTRE-DAME/St SIGISBERT de Nancy